Cancer du sein : le regard de l'autre [Poster un message]

Bertinotti conclusion   [207925] posté le 24/11/2013 10:38:00 par steph13, @pao suggère cette conclusion que je trouve très pertinente (je ne republie pas tout pour l'instant, mais merci de lire mon précédent post avec cette fin là):

Quoi qu'il en soit, même si nous ne fréquentons pas toutes les mêmes salons, merci à vous, Dominique, de nous permettre de mettre en lumière le fait que chaque malade atteinte du cancer du sein est différente et vit sa maladie selon ses possibilités propres. Une maladie. Mille histoires.

Lettre ouverte   [207924] posté le 24/11/2013 10:13:00 par sara121, Stéph, elle est bien écrite et pleine d'humour, mais j'avoue que pour ma part , je ne souhaite pas communiquer sur ce ton. Je laisse avec respect les sœurettes qui l'approuvent la signer .
Si je goûte fort le ton de ta lettre, je préfère le faire d'une manière plus.... Plus je ne sais pas en fait. .... ;-)
Je vais y réfléchir
Je t'embrasse fort et merci de ton implication !!!

Bertinotti   [207923] posté le 24/11/2013 09:44:00 par steph13, Les filles, voici ce que je vous propose. Je me suis inspirée du poste de pao. Merci de me dire si vous êtes ok pour la publier quelque part, la signer... Etc.
Sous les tropiques... du cancer

Bonjour Dominique,

Un petit mot, depuis nos vacances. Nous sommes très heureuses d'avoir eu de vos nouvelles vendredi, dans le Monde et de savoir que tout allait bien, qu'on pouvait faire de grandes choses même avec un cancer et que "la mise en congé longue maladie n'est pas forcément la meilleure des solutions". Le travail comme la
plus efficace des thérapies, et le secret sur la maladie pendant des mois, c'est l'exemple que vous nous montrez. A notre tour de vous donner des nouvelles depuis nos lieux de villégiatures.

En effet nous ne sommes pas toutes en vacances au même endroit et il existe de nombreux centres aux paysages variés. Ah... Saint-Louis et son grand jardin, où l'on vient de planter des bananiers, Curie et ses nombreuses activités culturelles alentour,
Villejuif et ses magnifiques paysages, sans oublier les très belles plages à proximité de Paoli Calmettes...

D'abord le programme de ces vacances: "Vous entrez bien portante, vous ressortez dans un autre monde. Ça vous tombe dessus et ça ne s'arrête plus, les examens, l'IRM, les sueurs froides, les résultats qui font peur", nous racontez-vous. C'est vrai que ça donne pas très envie. Nous non plus on n'était pas très partantes au départ. Mais l'agent de voyage habillé de blanc et badgé de rouge, appelé
aussi oncologue, nous a fortement conseillées de les envisager. Un peu déboussolées, on s'est laissées faire.

Nous ne le regrettons pas. Nous nous adonnons à des activités aussi multiples que divertissantes. Alors, souvent, on choisi chimio, l'activité reine de notre vie de paresse. Ce que nous aimons surtout c'est son côté un peu durable, récurrent. La joie toutes les trois semaines de partager un vrai moment de bonheur. Souvent ce moment se prolonge entre deux sessions. Nausées, vomissements, fatigue extrème, articulations bloquées, maux de tête, et j'en
passe, mais vous savez ce que c'est, hein, quand on s'amuse... Vous nous avez parlé du casque et des moufles à -20 degrés, on ne revient pas sur ces sensations extrêmes qui agrémentent nos petites siestes. Certaines de nos copines ont moins de chance que nous. Elles peuvent continuer à travailler, les pauvres. C'est sans doute que chaque cancer est unique et que chaque corps
réagit à sa façon.

Par ailleurs, beaucoup d'entre nous ont décidé de dire pourquoi elles étaient parties en vacances. Un petit mot au Président de la république et hop? on y pensera la prochaine fois. C'est tellement plus pratique que d'avoir à renvoyer des tonnes de papiers, d'imprimés, d'attestations, de certificats d'hospitalisation. "A qui je vais donner ça ?", répondez-vous à l'infirmière qui vous tend l'arrêt de travail. Nous on peut vous répondre: à une DRH à laquelle on n'a pourtant pas toujours envie de confier notre intimité. A Pole emploi,
toujours très content de recevoir du courrier de notre part, à la sécu ravie d'avoir de nos nouvelles. En même temps, c'est très convivial notre méthode. On a de longues conversations avec ses amis, ses collègues et sa boulangère, que bizarrement on ne convainc pas à prendre les mêmes vacances que nous. Mais qui
nous considèrent, c'est vrai, sans doute un peu différemment. "Personne ne peut dire comment on va entrer dans la maladie. Instinctivement, je ne voulais pas mettre le cancer au centre", nous dites-vous. Alors figurez-vous que nous non
plus. Mais on ne l'a pour autant pas caché..

On peut aussi raconter à des tas de gens pourquoi on est fatiguées, pourquoi on met un bonnet en laine en plein été ou pourquoi tout à coup on a le look "mamie a raté son brushing". C'est vrai que les chevelures de substitution (ça s'appelle comme ça) ne sortent pas de chez Dessange quand elles sont remboursées
par la sécu. On doit être moins douées que vous, car souvent, les autres s'en rendent compte qu'on a changé... Mais vous vous en doutez, on passe dessus, on est fières d'assumer notre cancer de vacances. On se dit qu'on va peut-être
changer le regard des autres sur nos yeux rougis par la chimio, sans ciller ni sourciller.

Cela n'est pas facilité par "certains signes sur le visage"   occasionnés par un petit complément au traitement appelé cortisone. Des signes qui s'apparentent à la tronche en pastèque ou face de lune, c'est selon. Une cortisone qui au-delà de son effet esthétique toujours très spectaculaire, empêche parfois de dormir ou nous rend un peu nerveuses. Mais là aussi, on explique, que c'est pas la fin
du monde. Et bizarrement on n'a pas honte et on continue à côtoyer d'autres gens qui eux ne sont pas comme nous en vacances.

On a aussi nos petites séances d'UV, quotidiennes ou bimensuelles, ça dépend de la pension qu'on a choisie, appelées aussi radiothérapie. Et là, qu'on est stupides, on n'avait pas pensé à un chauffeur! Ce serait quand même plus pratique.
Non, bêtement, pour celles qui y vont tous les jours, elles partent en bus, en métro ou accompagnées par le conjoint qui est déjà en retard. Souvent elles n'utilisent pas leur "bon de transport" auquel elles ont droit. Une fois arrivées, elles attendent. Mais c'est pas grave, puisqu'elles n'ont rien à faire. Elles ont lâchement abandonné leur travail, leur collègues, leur bureau ou leur caisse au
supermarché.

Inexplicablement, certaines quittent carrément le camp. Disparaissent sans laisser de traces alors qu'elles étaient comme nous, en pleines vacances pour quelques mois avec un moral d'acier, en ayant partagé ce qui leur arrivait. Un rite étrange accompagne ces départs soudains, réunissant une foule de gens autour d'une boîte en bois. Eh oui, les meilleures choses ont une fin et on ne peut pas rester éternellement sans rien faire, garder pour soi des secrets ad
vitam. "Dominique nous a bluffés, Pouvoir vivre avec sa maladie sera l'un des grands enjeux à venir", commente Marisol Touraine, à qui nous sommes navrées d'annoncer qu' 'à venir" a commencé pour nous depuis longtemps.

L'ennui avec ces vacances, quand elles ne s'interrompent pas prématurément, c'est que parfois on doit rester dormir au centre. Les gentils organisateurs de notre petit break ont la manie de vouloir nous refaire les seins. Ça doit être notre côté bimbo. Mais avant de les refaire, ils nous les enlèvent. Une drôle de
manière de concevoir la chirurgie esthétique, me direz-vous. Le
plus dingue, c'est qu'ils ne les remettent parfois pas tout de suite. Ils préfèrent attendre des mois voire des années. C'est chouette, une occasion de partir encore en vacances et de ne pas suivre une nouvelle fois la meilleure thérapie: letravail. Avouez que c'est contrariant, nous qui aimerions tellement bien nous
soigner.

Lettre ouverte ?    [207922] posté le 24/11/2013 08:59:00 par sara121, Je vous suis haut et fort!
Bien sur Mme Bertinotti a été tenace et courageuse , j'admire cela.
Mais j'ai peur des effets de communication pervers sur les femmes et le cancer du sein ( ou d'autres atteintes)
Mme B nous fait un plan à la Dati .
Bref tu es une personne digne du monde du travail et tu marches ou crève , ou tu es une petite femme douillette et flemmarde et tu t'ecoutes.......tu priorises ta petite vie

Je ne me sens ni l'une ni l'autre et j'aimerais raconter à Mme Bertinotti mon combat pour retrouver estime et crédibilité dans mon travail, et pour ne pas désespérer quand mon corps n'était plus qu'une enveloppe lourde et douloureuse , et ce avec pas mal d'entraînement puisque Mister Crabe versus BRCA1 est dans chacune de mes cellules..... et a ouvert les hostilités il y a 20 ans .
Ah j'oubliais , pendant qu'on y est, je raconterai aussi le bonheur de la chirurgie destinée à nous rendre des seins de consolation. Tellement plus beaux, plus éternellement jeunes que les vieux
Les deux miens m'ont valu ..... Qques opérations , des " essaye encore" qui s'expliquent par ma détresse a vivre mutilée . Et une consolation qui ne console pas vraiment
Et là encore c'est pour chacune d'entre nous différent .

Article D.Bertinotti   [207917] posté le 23/11/2013 22:46:00 par pernelle Bah je vois qu'ici aussi ça se déchaîne! Ce qui prouve quand même bien qu'il y a au moins eu maladresse dans la communication.
Moi aussi, comme d'autre, cet article m'a fait réagir... A retardement puisqu'hier, j'étais en goguette avec les Impatientes de l'ouest ;-)
Je n'ai publié que ce matin :
http://lacrabahuteuse.fr/2013/11/le-coming-out-dun-cancer-cosy/
J'avais quelques petits trucs à lui dire aussi à Madame la Ministre ;-)
Bisous
Pernelle

Bertinotti enquête pour Le Monde   [207916] posté le 23/11/2013 22:46:00 par CecileCh, Bonsoir,

Je suis journaliste au quotidien Le Monde, qui a publié vendredi le témoignage de la ministre Dominique Bertinotti sur son cancer. Je suis très intéressée par vos réactions envers elle depuis hier. Avec Marion Van Renterghem, nous souhaitons écrire un article sur la façon dont les femmes touchées elles aussi par un cancer du sein ont perçu sa décision de rendre publique sa maladie et la façon dont elle l’a fait.
A l’évidence les points de vue sont très divers.
Nous souhaiterions vivement entrer en contact avec celles d’entre vous qui en seraient d’accord pour rendre compte de cette diversité.
Celles qui le souhaitent peuvent m’envoyer un témoignage par mail à l’adresse qui figure dans ma fiche. Vous pouvez aussi me laisser votre numéro de téléphone pour que je vous contacte.
Bien à vous
Cécile Chambraud

à propos de la déclaration de maladie de la ministre   [207906] posté le 23/11/2013 20:30:00 par corinne77 Je pense que c'est très courageux d'une part d'avoir exercé ses hautes fonctions et responsabilités alors qu'elle subissait des traitements lourds et de l'avoir révélé.
J'ai effectivement parcouru hier le blog de Catherine Cerisey et je ne partage en aucune façon son analyse.
Je suis scandalisée qu'on puisse parler d'un cancer de riche alors que durant les traitements les plus lourds, nous sommes toutes riches ou pauvres réduites à un état de légume et la maladie entraîne des conséquences lourdes dans tous les domaines : santé,travail, argent, relations sociales et affectives, perte d'identité...
Certes il y a des situations plus ou moins dramatiques surtout en fonction de la gravité des tumeurs mais il n'en demeure pas moins que la situation de la ministre n'est pas plus enviable que la nôtre.
Moi aussi je voulais continuer à travailler mais je n'ai pas eu le choix puisque mon employeur m'a mise à la porte ce qui a entraîné une ruine financière et je dois tout reconstruire à l'âge de 54 ans.
Cela étant je considère que c'est un mal pour un bien puisque cela m'a permis de dormir et de me refaire une santé.
Par ailleurs je suis soignée dans le même établissement qu'elle, et le temps d'attente est supportable, j'ai assumé seule mon cancer sans l'aide de qui que ce soit puisque les proches se sont défilés, avec l'aide des soignants et des taxis conventionnés habitant à 50kms de la capitale ; certes, je n'avais pas de femme de ménage, et bien tant pis, vive la saleté, et lorsque mes énergies me le permettaient, j'ai pu exercer mes talents de ménagère et découvrir le balai espagnol, et en période d'aplasie j'allais faire mes courses avec un masque et tant pis pour les regards.
Cela étant et même si on m'avait réservé la priorité à CURIE, si on m'avait donné une femme de ménage et même offert une rétribution alléchante de ministre, il n'en demeure pas moins que j'aurais été incapable durant une chimiothérapie et une radiothérapie quotidienne d'aller défendre durant de longues heures à l'assemblée nationale des textes de lois sujets à des lourdes discussion, notamment celui afférent au mariage pour tous sachant que son ministère était principalement intéressé et avec, non seulement la pression des détracteurs députés, mais également la forte pression sociale.
Alors reconnaissons lui son courage et laissons de côté les jalousies ou les egos.
Cette déclaration d'un politique est bonne pour notre combat de cancéreuse pour nous permettre d'être reconnues et surtout acceptées.
En revanche, elle a tort de considérer qu'après la radiothérapie c'est la quille car les effets de l'hormonothérapie sont aussi désagréables et gênants pour le quotidien.
Là où en revanche j'ai une colère, c'est à l'encontre de toutes ces associations qui obtiennent des financements en exploitant notre cause pour vivre sur le dos de la bête et ne nous soutiennent en aucune façon dans les moments les plus difficiles alors que c'est précisément l'objet de leur mission...

colibran   [207905] posté le 23/11/2013 20:14:00 par fanfan92 je suis d'accord avec toi, effectivement pas de haine dans nos échanges, pourquoi ????? nous sommes logés toutes à la meme enseigne , non simplement comme dit colibran lorsque l'on est une femme publique il faut faire attention, dailleurs nos diverses réactions prouvent bien que nous avons accueilli son message de manière différente, selon nos sensibilités, notre vécu et nos caractères, tobus tu n'a pas a étre déçu puisque nous, nous ne sommes pas déçu par toi, simplement tu réagis à ta façon et nous à la notre, cette dame, avec tout le respect que je lui dois, a le droit de penser qu'une fois les cheveux repoussés c'est fini.....c'est dailleurs la meme réaction qu'a eu ma maman, qui a toujours été dans le déni et lorsque je l'ai informé que j'étais moi meme touchée, elle m'a dit ce n'est pas possible, regarde moi, il m'ont retiré un sein, je me demande pourquoi ????
en conclusion elle a beaucoup parlé d'elle, de ce quelle a fait, de ce quelle a ressenti,de sa perruque aussi,je crois que c'était plutot l'occasion compte tenu de son statut, de parler des autres, de nous, de la recherche, de ce fléau qui laisse sur le carreau un bon nombre de femmes qui n'ont pas autant de possibilités qu'elle , par contre j'ai beaucoup aimé l'intervention d'angélina jolie qui a fait connaitre au monde entier qu'il existait un géne le BRCA1 ( que je connais malheureusement ) en incitant les femmes à se faire dépister

Tobus, Anyri    [207904] posté le 23/11/2013 19:43:00 par fleursdeschamps je voulais ecrire , je "veux bien"qu'elle échange, le propos est moins virulent ... je n ai pas de haine , pas de colère , je prends juste la défense d une majorité de femmes, Madame tout le monde
je ne remets pas en cause son annonce....
Anyri, le machisme, n est pas le signe d une intelligence développé de nos hommes politiques.... (Ils montrent un piètre spectacle de dénigrement entre eux , )
je déplore seulement qu' elle dise que nous pouvons travailler avec un cancer du sein , je pense que cela reste exceptionnelle et que cela n est en aucun cas le reflet de la réalité ...

bertinotti - anyri - suite   [207903] posté le 23/11/2013 19:34:00 par valenre, Il n'y a pas que ça.
Moi j'ai repris le travail depuis 1 an. Je redoute régulièrement de subir une forme de "déclassement" à cause de mon cancer, une gentille mise au placard, bienveillante, dans l'idée de me préserver je pense, sauf que je n'ai rien demandé.
Pourtant, je suis aussi performante dans mon travail qu'avant, voire plus.
Dominique Bertinotti témoigne qu'on peut avoir/avoir eu un cancer du sein et être une ministre efficace. C'est un message fort je trouve vis-à-vis de ceux qui pense qu'on est fini après avoir connu ça, ou qui veulent nous protéger à notre insu. Alors je lui dis merci.
Je précise que je ne suis pas une "surfemme", que je me suis arrêtée de travailler pendant les traitements, que j'ai repris à temps partiel pendant 6 mois. Je ne culpabilise en rien de n'avoir pas travaillé quand j'étais malade, mais ça ne me viendrait pas à l'idée une seconde de reprocher leur choix aux femmes qui choisissent, et arrivent, à maintenir leur activité.
Nulle part je n'ai lu l'ombre du début d'une mise en question du principe de congé maladie pour la très grande majorité des malades du cancer du sein.
Comme Tobus, moi j'ai vu de la hargne, de la méchanceté dans les messages, et à vrai dire, c'est ça qui m'a indigné.

Bertinotti. suite...   [207902] posté le 23/11/2013 18:51:00 par anyri***, Comme certaines d'entre vous,je pense que notre Ministre a peut être fait preuve de maladresse dans son communiqué . qui c'est vrai aurait eu un plus grand poids en Octobre!!Néanmoins il faut lui reconnaître un certain courage dans ce monde politique très MACHO il n'y a qu'à voir ce qui se passe envers les femmes députés...Donc ne l'agressons pas trop !a ne rendra service à personne!! il est possible de lui écrire sur sa page Fcbk pour lui faire part de votre,notre ressenti, le temoignage de C Cerisey qui venait sur ce forum il n'y a pas si longtemps est important et "retablit" un peu l"équilibre" non?sMême si pour elle c'est une démarche d'avoir voulu banaliser son cancer c'est SON vécu et le fait d'en parler contribuera peut être à faire réagir chaque femme , a aider au developpement du depistage et contribuera peut être aussi à lever(detruire) peu à peu le tabou lié à cette maladie,sans être ministre beaucoup de malades n'osent encore en parler . si cela peut libérer cette crainte ce sera un très grand pas en avant....

Bertinotti   [207898] posté le 23/11/2013 17:07:00 par patachon C'est une énorme maladresse de sa part. Qu'elle l'annonce pourquoi pas. Mais ne surtout pas banaliser. Ne sait-elle pas que chaque cancer est spécifique???
Elle a parlé de son cancer; de son ressenti personnel.
Elle ne nous représente pas.
Elle a bénéficié et bénéficie encore de privilèges auxquels nous n'avons pas droit. Elle est très très loin du quotidien de beaucoup d'entre nous. Elle ne semble pas avoir été confronté à ce que tant de femmes vivent (mis à part la maladie bien entendu).

Dommage par son vécu à ce jour, si elle pouvait appuyer, faire avancer les choses ce serait très bien, mais je n'y crois pas.

Tobus   [207897] posté le 23/11/2013 16:52:00 par Petitemarrante, Non tobus il n'y a aucune haine , c'est juste qu'il est bien dommage que dans la position publique qu'elle occupe, elle n'ait pas aussitôt apporté son témoignage pour rendre public un fléau qui tue une femme toutes les 53 mn, et permettre ainsi, par sa médiatisation, une meilleure connaissance des programmes de prévention. Elle aurait pu faire cette "révélation" pendant octobre rose....

tobus   [207896] posté le 23/11/2013 15:45:00 par colibran, Je n'ai pas vu de la haine dans les messages, de la colère, de l'indignation oui mais pas de la haine
Le problème c'est que Madame Bertinotti est une femme bien sûr, qu'elle a sûrement ses angoisses, ses doutes comme nous toutes, ça l'argent n'y peut rien
Là ou ça coince c'est que c'est une femme publique et qui plus est une femme politique et que ce qu'elle dit ou fait a une portée médiatique énorme. Je ne crois pas qu'elle ait été mieux soignée que la majorité d'entre nous, dans de meilleures conditions sûrement, avec des aides que nous sommes loin de pouvoir toutes avoir c'est certain.
Mais quand on est une femme publique on fait attention à ce qu'on dit et à ce qu'on fait, c'est par rapport à ce qu'elle a dit et fait que je suis en colère et indignée.
Je ne suis pas d'accord quand tu cites Michel Berger, ce qu'elle pense ça ne me dérange pas, elle pense ce qu'elle veut c'est sa vie et si elle peut croire que la repousse des cheveux est le signe de la guérison c'est son droit (à mon avis elle ne doit pas être si stupide que ça pour penser une telle chose ou alors elle prend des bonbons bleus pour voir la vie en rose...) mais je redis qu'en tant que femme publique et hypermédiatisée (son conseiller en com n'a pas eu de cancer c'est sûr) elle n'aurait pas dû communiquer sur sa maladie comme elle l'a fait.

Bertinotti   [207890] posté le 23/11/2013 14:56:00 par tobus Comme Valenre, moi non plus je ne suis pas indignée, je suis même surprise de vos propos et colères, chacune de nous vis son cancer à sa manière, elle a fait le choix de taire sa maladie, de tourner la page à la fin de la RT et de se considérer guérie à la repousse de ses cheveux, chacune de nous avance comme elle peut et puise le courage là où il se trouve, elle c'est dans son travail et alors ?
Vos paroles me rappellent celles de Michel Berger "les gens qui pensent autrement ça nous dérange..."
Je suis déçue, je ne pensais pas trouver tant de haine sur ce forum...

Madame la ministre    [207889] posté le 23/11/2013 14:51:00 par fleursdeschamps he bien, je veux qu'elle échange son tailleur, contre la tunique d une femme qui travaille dans un abattoir, d une femme de ménage qui commence à 4h du matin , d une aide soignante qui travaille en gériatrie , d une femme qui est sur une chaine et qui doit demander pour aller au wc; d'une femme qui gagne le smic et qui n a pas de prevoyance sur son salaire........nous pourrons discuter sur les arrêts et conditions de travail...
faut il taire sa maladie à son entourage et à son patron?
-quand nous savons que les conditions sont de plus en plus difficiles,
-quand le patron, est prêt à vous mettre dans un placard ou vous poussez vers la porte de sortie, pour des motifs déguisés ou à fortiori quand vous avez de l ancienneté....
-quand profits, business et actions bancaires sont les mots et maux de notre société
je suis tout a fait d accord avec Fanfan
oui tout le monde peut être malade, médecin cadre....
oui tout le monde est mortel.
seul change le confort de la prise en charge médical et quotidienne, Madame tout le monde n a pas une femme de ménage, chauffeur et cuisinière à sa dispo....
ce n est pas une plainte mais une constatation
je souhaite à chacune la meilleure prise en charge possible, je lis trop de souffrance sur ce forum , de récidives, metas.....
non l argent ne fait pas le bonheur, le bonheur est un état d esprit ,
l argent n achète pas la santé , ni le temps qui nous reste à vivre !!

Bertinotti - moi je ne suis pas indignée   [207888] posté le 23/11/2013 14:34:00 par valenre, je n'ai pas le courage de développer pourquoi, mais ce post juste pour qu'il soit clair qu'il n'y a pas une seule opinion sur ce forum.
Et je suis une "vraie" cancéreuse, chimiotée, mastectomiée, irradiée, 15 mois d'herceptine, j'ai des cicatrices partout, des douleurs articulaires, pas eu de traitement de faveur, 10 mois d'arrêt de travail.
Et pas du tout indignée par la parole de Mme Bertinotti (et pas par octobre rose non plus).

@kiki1811   [207883] posté le 23/11/2013 13:30:00 par steph13, Je suis d'accord en partie avec toi kiki1811, et ton propos nuancé est pertinent mais cela n'empêche pas l'indignation devant cette parole publique. Et répondre, certes un peu vivement, pourrait faire un peu bouger les choses. On est en train de bricoler une "lettre ouverte" qu'on vous soumettra ici.

Kiki1811   [207881] posté le 23/11/2013 12:56:00 par Petitemarrante, Je respecte très propos kiki même si je ne les partage pas complètement.
Quant à défiler dans la rue sans perruque ( je grossis le portrait!) je ne pourrais pas m'y associer je n'ai pas eu de chimio. Par contre torse nu avec ma mastectomie... Juste pour te dire que plus on en parle de ce fichu crabe du sein, plus on sensibilise le plus de monde possible pour la prévention. Et c'est de la responsabilité des pouvoirs publics de faire avancer de tels dossiers. Alors quand justement une ministre en est atteinte, et donc plus sensibilisée que les autres, n'a t'elle pas ce devoir là ? La maintenant ça ressemble plus à un plan média qu'à une démarche de sensibilisation qui consisterait à dire que qui ne nous soyons, quel que soit notre métier, notre condition sociale, nous sommes toutes concernées.

les mots de bertinotti   [207878] posté le 23/11/2013 12:23:00 par kiki1811 je crois que nbu parle avec beaucoup de sagesse, tout comme c.cerisey.
il y a beaucoup de révolte et de sentiment d'injustice suscité par ce qu'a dit la ministre, mais finalement, toute cette révolte n'est elle pas encore une fois celle du sans grade contre le puissant, le malade contre le bien portant (enfin, moins mal portant que lui) tout simplement du peuple contre le pouvoir ? doit on tout attendre d'un état providence (de moins en moins providentiel) ? l'argent fait il le bonheur ?
depuis que j'ai entendu la polémique, j'ai tenté de tripatouiller les propos tenus dans tous les sens et d'appréhender toutes les interprétations même celles que la plupart d'entre vous, mes copines, vous allez trouver "irrecevables".
PS : nbu, ton mari raisonne comme le mien :)) et leur pragmatisme devient contagieux... en tout cas je me sens touchée.
la ministre décrit exactement le parcours de soin "privilégié" elle ne dit pas que c'est pour tout le monde comme ça ! (réduire les temps d'attente, rencontrer des professeurs émérites, être accueilli dans une jolie chambre et pas dans la salle "commune")... c'est ce qu'on appelle "the dream healthcare circuit".
Elle dit qu'elle a pu continuer à travailler (parce qu'elle effectue un travail où elle est son propre chef, n'a pas de souci financier car le salaire tombe quand même, même si un matin elle dit "je me sens pas très en forme, je crois que je vais rester à la maison) a un travail valorisant et sans doute passionnant...) et une foule de sherpas qui feront tourner la boutique avec ou sans elle.
Aussi, je me réjouis qu'elle ait pu en bénéficier .. au moins une ! on peut peut être déplorer qu'elle ne soit pas ministre de la santé... mais ne nous leurrons pas... ce buzz finira avec le début d'un autre !
quant à l'allégation de "maladie honteuse" et "de se cacher" pardon, mais je ne vois pas beaucoup de gens sans perruque dans la rue... on ne la visse pas de force quand même sur la tête des gens ! n'Est-ce pas à nous aussi de faire en sorte de montrer la vérité crue à la face du monde et de ne pas aussi "se cacher" ? les gay ont défilé dans la rue a visage découvert sur des chars bariolés (mais pas que ça) et là, ils ont vraiment fait bouger les lignes...
au risque de faire hurler certaines... j'envoie le dernier boulet : je gagnais plus de sous en arrêt qu'en activité (explication simple : je suis endettée +++ et en arrêt c'est l'assurance qui payait les traites) donc la vraie feignasse c'est celle qui aurait fait durer les choses même quand ca allait bien. personne n'a jamais dit "feignasse" en tout cas pas que je sache.
Un dernier aspect de la question est la question du traitement de l'information par nos medias : nos medias sont à la botte du pouvoir. qui l'ignore encore ? Il n'y a aucun média "libre" ou alors à la marge, et donc non ou pas lu par la plupart des gens. On applique plusieurs fois par jour et avec une légèreté de pachyderme la formule "dormez en paix brave gens, tout va bien". Pourquoi le cancer y échapperait il ?
en conclusion, je ne comprends pas la polémique suscitée, le traitement de cette question et la réalité du terrain sont aussi abrutissant pour l'un et dur-dur pour l'autre que d'habitude, what else ? ... mais depuis que le monde est monde c'est hélas le lot commun.