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3327 messages - page 2
Un long chant triste   [203726] posté le 16/08/2013 23:21:00 par pernelle
Un long long chant triste pour toi petit coeur
Petite soeur de ma soeur de coeur
Ton berceau fut tapissé d’un matelas de verre
Ton enfance privée de mots et de rires clairs
De ton monde, petit bout de femme,
Inaccessible à nos yeux de profanes
Nous ne pouvons qu’effleurer la fine membrane
Jeux de mains sur ta jolie peau diaphane
Tes yeux disent toute ta malice en fins éclats de réglisse
Ta glabelle qui se plisse nous conte ton chemin de supplices
Et tu t’en vas p’tit coeur,
Rongée de l’intérieur,
Par celui qui, ici, règne en maître et seigneur.
Je le maudis mille fois de rider l’innocence
De ton regard surpris par ta déliquescence
Je le maudis mille fois de son approche madrée
De sa victoire pleine sans bataille livrée.
Oui tu t’en vas mon coeur,
Silencieuse petite soeur
Alors que bruisse en un fracas tranquille
le long long chant triste de ma noire atrabile


Rockblues   [203703] posté le 15/08/2013 21:52:00 par fleursdeschamps
superbe ton texte, ben nous nous t accompagnons dans la lutte, pour lui casser la g...
rockblues   [203701] posté le 15/08/2013 17:06:00 par melan
Ton texte est vraiment superbe !

Bravo .... et bon courage

Amicalement
Le jour du diagnostic.... Ou presque!!!   [203700] posté le 15/08/2013 14:18:00 par Rockblues,
2013, mon année!!!
Nouveau projet de vie, achat d'une bicoque biscornue de 1896 (avec les loges à cochons à l'intérieur, oui oui m'sieur dames, la cheminée en pierre, le four à pain, l'évier en "chépakoi" ultra-vieux dans...le salon...
un verger avec figuier, poirier, cerisier, fleurier (arf non, ça c'est leclerc), des fleurs partout, de la vigne vierge aussi, trop beaucoup aussi...
Dans la deuxième cour se trouve un atelier du tailleur-du-village-qui-a-fait-à-l'epoque-le-costard-du-maire en 1900 je sais plus combien,plus proche de fin 1800 sans doute...
Peinture au plomb partout, plaques d'amiante partout, sol inégal, murs biscornus... un escalier digne du machin qui sévit à Poudlard chez Harry Potter...
Travaux commencés en début Février, vous montrerai les photos tomorrow.
L'elec a été virée et refaite entièrement, plomberie idem, isolation aussi, fenêtres idem, cloisons abattues, plafond refait, cuisine refaite, piaules idem (et des turnes de 21m2 ça fait tout plaisir).
Manque le toit.
Mais fait pas beau, jamais, pour y crapahuter dessus.
Manque du monde, aussi, souvent je me sens heu... juste une femme, très limitée, la semaine j'y bosse tous les jours mais seule, le compagnon de route est au taf.
:)
Des coups de main, on en a eu pourtant beaucoup, d'amis, des vrais, des aminches de longs (ou moins longs) chemins vécus... Qui ont tous une autre vie, aussi...
Alors, pour les finitions, un poil crevée.
J'ai voulu postuler aux maçons du coeur, ou chez Valérie Damidot, tiens!! même le Stephane de maison à vendre aurait pu me filer des tuyaux!!
Mais bon, pas osé...
Par contre, y'en a un qui finalement a du se dire qu'il pouvait pas me laisser seule à turbiner comme un mec,et que j'avais sans doute besoin de me changer les idées. Et cet enfoiré s'est incrusté vendredi, (c est le jour où on m a dit qu'il était chez moi).
Déjà, j'aurai dû me méfier. A aucun moment, auparavant, il ne m'a vraiment montré son visage. Il était à mes côtés toute la journée, et je vous assure, je ne l'ai pas vraiment vu clairement. En tout cas pas ce jour. je savais qu'il rodait dans mon quartier, tout près, alors pourquoi pas chez le voisin???
Aucun moyen de lui faire comprendre que je n'ai absolument pas besoin de lui,il ne veut rien savoir. Je vous assure, j'ai même chialé quand il m'a dit qu'il ne partait pas de suite et devait rester aussi quelques temps. Que je ne me debarrasserai pas de lui aussi facilement, mais que financièrement ça allait pas me coûter un rond.
Bon, j'avais besoin de compagnie, je crois qu'il l'a compris.
Mon mari est furax, par contre. Il me dit qu'on n'a jamais invité ce mec là.Qu'avec tout le boulot qu'il nous reste, il faut du gazier sérieux et compétent, de l'aminche aux mains calleuses, du Robert genre "surin suisse multi fonctions",
Que celui-ci ne va faire que nous retarder dans nos projets.
Je crois bien que je n'aurai jamais dû lui ouvrir la porte, sans avoir son CV.
Mais bon, j'ai au moins son nom.
C'est le sieur Cancer.
Qui va donc en effet chambouler mon installation et va m'obliger à squatter chez les blouses blanches, moi qui était à 2 doigts de ne plus être SDF! (Squatteuse Du Frangin).
Hors de question que je le paye, vous z'inquiétez pas.
Bénévole il est, bénévole il reste!!!!
Je lui file le gîte, vais quand même pas raquer la pitance pour le nourrir, hein?
Et il n'a pas forcément choisi la bonne yourte à squatter: chez moi, aucune pièce n'est confortable. Pas même mes nichons. Et mes nichons, ya que mon fils qui a eu le droit d'en faire un peu ce qu'il en a voulu, pendant 12 mois, le temps que je l'allaite.
Donc ce crétin, va bien falloir qu'il cède sa place rapidos, j'ai pas de temps à perdre à lui offrir une quelconque formation (ni même déformation).

T'as pigé, connard?
C'est Rockblues qui te reçoit, et franchement, ça va pas être le nirvana pour ta gueule pendant quelques mois!!!!
Pas toutes Amazones   [202836] posté le 23/07/2013 11:27:00 par kamelote,
Merci Nenaleriac

Ben oui ;0(

On se retrouve toutes sur un champ de bataille.
Et il faut lutter et se défendre autant contre l'ennemi que prendre garde aux armes utilisées.

Mais heureusement, l'équipe de soutien active sur le forum est un bon allié pour nous redonner des forces quand on commence à flancher.

Bon courage à toutes, à chacune

Gros bisous tout moites (il paraît que c'est la canicule)
Aux tendres guerrières.    [202833] posté le 23/07/2013 10:33:00 par Nenaleriac,

C’était l’automne, ça devait être un mardi.
Un médecin, qui était devenu un ami,
L’air affligé, m’a communiqué
Que ma vie serait à jamais chamboulée.

On étale devant moi le programme des réjouissances
C’est en mutilant, empoisonnant et brûlant qu’on multiplie les chances.
Soit, j’accepte de mourir un peu
Pour prolonger ma vie et purger ce corps cancéreux.

Après m’être plainte de ces maudites béquilles,
Aujourd’hui c’est la quille.
On me dit débrouille-toi ma fille
Pour que ta vie ne parte pas en vrille.

Des sentiments étranges dans ma tête,
Qui a pourtant appris à faire un reset.
Chaque respiration est un bonheur
Chaque sourire un baume apaisant pour le cœur.

Dans cette vie qui est un étrange loto
Qui sait qui piochera le gros lot ?
Chaque épreuve est un nouvel apprentissage,
Partie intégrante du voyage.

La lutte continue,
La mienne, la vôtre, la cause est connue.
Le message est passé,
Dans mon âme apaisée.

Seize the day !

ecrire   [202407] posté le 11/07/2013 13:05:00 par zaboton
Ecrire pour libérer
Ce qui reste coincé
Dans nos corps offensés

Pas facile,du tout
Parfois c'est le trou!!!!!!!!!!

La peur qui rejaillit
Sans qu'on en ait envie
La peur qui resurgit
Dans un coin de nos vies

Les larmes ont disparu
Trop nombreuses, au début
Elles se sont asséchées
car elles n'en pouvaient plus!!

Il nous reste les blogs
Pour mieux nous ressourcer
Nous venons en cachette
Partager les recettes
qui aident à continuer!
Partager la tendresse
qui nous rend plus léger!!
Partager nos souffrances
Nos belles espérances
Merci pao   [202403] posté le 11/07/2013 12:22:00 par dorat,
Effectivement, je ne suis pas une malade facile, je veux tout contrôler et je ne fais confiance à personne. C'est ma manière de résister, je refuse de prendre quoi que ce soit sur moi. Crois-moi, ça remue beaucoup, tout le monde est habitué à la docilité, au non-dit, comme si c'était tabou ou qu'on devrait culpabiliser de déranger avec son cancer. Beaucoup en font plus avec des maladies plus courantes et bien moins graves.
Dorat, accepter   [202400] posté le 11/07/2013 12:04:00 par pao,
Bonjour,

Je pense que ton généraliste a raison : tu refuses ton état, ce qui est naturel, ce n'est pas une maladie évidente à accepter, compte tenu de tout ce qu'elle renvoie à chacun. Je n'ai pas fait mieux que toi, au tout début, j'avais presque honte de dire que j'avais un cancer parce que tant de personnes en ont un bien plus "méchant" que le mien, je trouvais que c'était retirer de leur souffrances que d'y associer les minuscules miennes... et puis, après quelques semaines, j'ai appris à accepter les faits et j'ai pu me soigner sereinement (même si c'est loin d'être une partie de plaisir),

Pareil pour mes relations avec le corps médical, j'ai pris dès le départ le parti de faire confiance et de ne pas me poser trop de questions. Certaines me diront peut-être trop docile, mais c'est nécessaire à ma tranquillité d'esprit et puis je refuse de m'inquiéter pour des choses qui ne m'arriveront peut-être pas, comme d'éventuels effets ou les possibles évolutions de la maladie.

J'ai choisi de ne pas m'inquiéter alors que je suis plutôt angoissée de nature, et, étonnamment, ça fonctionne. Toi, tu as besoin d'être dans l'affrontement et l'anticipation, je pense que c'est ta manière de prouver que tu maîtrises encore un peu la situation et, si ça fonctionne, pourquoi pas ? Le principal pour nous, c'est de trouver le moyen de vivre cette maladie le mieux possible...

Bon courage à toi !
Merci de tes conseils   [202399] posté le 11/07/2013 11:52:00 par dorat,
Zaboton, tu es adorable et ta réponse est parfaitement adaptée. Je te remercie de ta clarté.

Rassure toi, je n'ai absolument rien contre les magnétiseurs, j'en connais plusieurs que je conseille à des gens de mon entourage. Bien sûr j'y aurai recours si nécessaire.

Pour l'homéo ce sont les patientes de la radiothérapie qui ont données le nom des produits à la manipulatrice. Je suis allée chercher mes granules hier après avoir vu mon médecin traitant auprès duquel j'ai dû insister pour la prescription, il n'y croit pas. Moi oui, j'ai déjà pris l'initiative de me faire soigner par un homéopathe pour mes yeux pendant 6 mois. Contraignant mais très efficace.

Je crois que j'ai un long chemin intérieur à parcourir pour accepter ma situation, au stade où j'en suis c'est presque impossible. Je pense que seul le temps fera son oeuvre et pour cela j'ai besoin qu'on me fiche la paix.

Ecrire est une excellente thérapie. J'ai également pensé à intégrer le groupe de sophrologie proposé par l'hôpital ou à prendre contact avec l'hypno-thérapeute. Je vais voir ce qui me convient le mieux et surtout qui sera disponible pendant les vacances.
conseil   [202396] posté le 11/07/2013 11:32:00 par zaboton
Pour les rayons,j'ai téléphoné à une coupeuse de feu et j'ai pris de l'homéopathie(regarde sur le net le nom des granules)ça a marché.
Malgré 26 rayons,aucune brûlure,de la pommade après!
Il ne faut pas avoir peur et il faut croire aux barreurs de feu!!
Pendant les séances de rayons,tu penses à une belle musique que tu aimes et à des moments de bonheur!
Peu de personnes sont brûlées car les machines sont au top!
C'est vrai que tout est difficile à vivre,mais on peut y arriver!on doit rester confiant en nous ,en la médecine!
courage
bises Dorat
Etats d'âme du jour   [202393] posté le 11/07/2013 11:12:00 par dorat,
Venir vous voir sur le forum me fait du bien même si parfois ce que vivent certaines d'entre vous est effrayant.

J'ai les nerfs à vifs d'aller à l'hôpital, d'entendre des mises en garde permanentes concernant l'utilisation de mon bras ce qui m'a conduite à demander si c'était jusqu'à la fin de mes jours, la réponse a été prudemment oui. La manipulatrice de radiothérapie chargée d'informer le patient, un comble.

Les médecins sont souriants et muets, ils bottent en touche lorsqu'on aborde les vrais questions. "Vais je brûler avec les rayons ?" "Mais non, vous n'allez pas brûler, je vous parie 1000 euros que non" sont les propos du médecin. Ceux de la manip sont plus nuancés, certaines brûlent d'autres non, tout dépend si la peau prend facilement ou non des coups de soleils. Dommage c'est mon cas. Le médecin m'a prescrit du Dexeryl, la manipulatrice me dit que c'est une crème remboursée mais que ce n'est pas suffisant, c'est n'importe quoi, quelle belle cohérence !!

J'anticipe trop c'est mon problème et comme je découvre tout depuis le mois d'avril, je me révolte contre le système de soins, la prise en charge médical m'étant insupportable. Pas question d'aller voir la psy, je préfère me défouler en direct. Ce parcours est un calvaire et pourtant je suis comme vous toutes je dois y passer, pas le choix et surtout rien de rassurant.

Cet après midi je vais voir mon chirurgien, j'ai préparé ma liste de questions cette fois-ci, il ne m'aura pas, il ne va pas y couper. J'en ai des percutantes. Hier après midi après l'hôpital, j'ai vu mon médecin traitant, je me suis déversée. Il me comprend " vous n'acceptez pas votre état" mais finit par se plaindre que l'hôpital compte trop sur le personnel soignant et les généralistes pour avoir une relation patient-thérapeute.
vous parler de::::   [201964] posté le 30/06/2013 20:44:00 par vette
bonsoir à toutes;je voulais vous parler d' une jeune femme qui s 'est battue avec admiration;pour gagner sa bataille;ELLE est partie ce dernier vendredi à l 'aube ;sereine et apaiseè;C'est une ètoile de plus qui brilleras au ciel.PENSEES pour sa famille et sa petite fille.
CETTE jeune femme;demeure ;un exemple pour moi; en espèrant que dans l'avenir; des chercheurs trouveront des nouvelles thèrapies pour guèrir ce cancer du sein .
AMITIES A TOUTES,
Vos réactions   [201115] posté le 15/06/2013 08:14:00 par dorat,
Bonjour,

Merci pour vos réponses, anso91 et valenre, vous avez toutes deux raison dans vos propos. C'était ma première expérience à l'hôpital que j'ai volontairement choisi pour être en cohérence avec les examens radio que j'ai passés là bas.

Je précise bien que ce n'est que mon expérience personnelle. Les gestes techniques et professionnels ont été irréprochables mais la communication est encore à la traîne. Personne ne me contredira, c'est essentiel pour avoir un moral d'acier.

Tu as raison anso91, je suis moins à risque c'est pourquoi je suis déjà dehors. Je profite en effet de mon temps libre pour faire ce qui me plait et je trouve que la vie est belle après l'opération que j'appréhendais tant. Je vis seule mais le soutien moral de beaucoup de mes connaissances est appréciable.

J'ignore ce que vous avez subi mais je suis avec vous en pensées également. Je suis désormais dans les statistiques des 10 % de femmes atteintes.
Dorat   [201096] posté le 14/06/2013 19:13:00 par valenre,
hello,

mon expérience personnelle, c'est que si pour toi ce que j'appelle "le service" (du temps, de la patience, du "sur-mesure", etc...) c'est essentiel, alors il vaut mieux te tourner vers le secteur privé.
Dans les grands centres et hôpitaux publics, le traitement est industriel, standardisé, et le personnel est sous pression pour réussir à soigner un grand nombre de patients (avec un minimum de moyens) pas toujours collaboratifs au demeurant.



dorat   [201091] posté le 14/06/2013 17:43:00 par anso91
dorat, la terreur des hopitaux... :)
on a tous des vécus et des relations très différents avec l'hopital et le corps médical. c'est très personnel. alors en plus dans ces circonstances dont on se serait toutes bien passé, c'est encore une autre affaire!
je serai plutôt du genre 'docile' si j'en crois ton récit -enfin je ne proteste pas si je n'en ressens pas le besoin!
tout est subjectif, comme la douleur par exemple -pour le produit dans le sein moi je n'ai pas trouvé cela si douloureux, le retrait du drain sous l'aisselle en revanche, j'ai du traiter l'infirmière de 'vache' a minima, peut-être ai-je laché pire... :)
l'essentiel pour toi, c'est que tout soit derrière.
pour le reste, je trouve un peu léger qu'on ne t'ait rien expliqué sur le pourquoi enfin surtout sur le comment -que ce soit le repérage, la scinti osseuse, les précautions au niveau du bras (tu es quand même moins à risque niveau lymphoedème que si tu avais eu un curage complet, sois en assurée et rassurée!), non franchement: c'est pas du tout pédagogue et nous prendre pour des numéros bien sages qui ne se posent pas de question! c'est fort, je trouve!

profite du retour au calme, profite de ceux qui t'aiment et t'aident, profite de la vie, ensuite tout reprendra son rythme et des allures "d'avant"! bon courage!

anne-so
Une nouvelle opérée qui se raconte   [201082] posté le 14/06/2013 16:16:00 par dorat,
Bonjour,

Afin de pallier le manque d'infos du personnel médical du centre hospitalier que je viens de quitter mercredi après y être entrée lundi après midi, je me suis mise à chercher toutes les explications sur internet concernant mon cancer. J'ai trouvé votre forum parmi d'autres par ce biais. J'en suis ravie. J'ai également pu trouver de l'information sur des documents médicaux édités par des médecins spécialistes du cancer du sein et également un autre forum célèbre pour sa vulgarisation sur tous les thèmes médicaux. J'ai préféré ne pas le faire avant l'opération par souci de ne pas augmenter mon stress qui était déjà à son zénith.

Je ne sais pas si ma démarche est pertinente mais j'ai envie de vous raconter mon expérience personnelle. A défaut de vous intéresser, j'espère qu'elle va vous amuser.

Grâce au dépistage Orchidée que je pratique scrupuleusement tous les 2 ans, la radio de l'hôpital a détecté une opacité du sein droit mais il a fallu que j'attende pour le savoir. Un doute à la mammographie, la radiologue me passe à l'échographie, rien. Le lendemain, coup de fil à mon travail pour me demander de passer une IRM. Je prends RV et l'IRM confirme une opacité de 7 mm, bénigne ou maligne, la radiologue est restée prudente. J'ai donc pris RV pour une biopsie qui s'est parfaitement déroulée. Il faut dire que je n'ai jamais eu à me plaindre de la radiologue vraiment rassurante et pédagogue autant que ses manipulateurs.

Finalement le verdict est tombé plus d'une semaine après, la radiologue a préféré me rencontrer, j'ai compris. Il s'agissait d'un carcinome canalaire invasif de grade1 (je le sais d'aujourd'hui par mes recherches sur internet que je suis dans les 75 % qui ont ce type de cancer aidé du compte rendu opératoire).

Elle m'a expliqué que je devrais être opérée et qu'il faudrait faire un repérage de la tumeur la veille de l'intervention. Le coup encaissé, j'ai informé mon généraliste qui a été plus que rassurant, m'a orientée vers l'hôpital et adressée au chef du service obstétrique qui a excellente réputation.

Aimable mais peu bavard, entrevue technique, examen clinique, questions rituelles à enregistrer dans le dossier, enfin une tirade généraliste apprise par cœur pour me dire à quelle sauce j'allais être mangée. La seule chose qui me préoccupait c'étaient les détails pratiques. La durée de l'arrêt, la reprise du travail, enfin la vie quoi. Réponses brèves, comme il avait l'air pressé, je n'ai pas insisté. Sa secrétaire a tout planifié avec moi, jour de repérage, intervention, détails pratiques.

Il s'est écoulé presque 4 semaines, j'ai donc pu continuer à travailler et à m'habituer à ma nouvelle vie de porteuse de cancer du sein. J'ai informé tout mon entourage. J'ai parlé librement et donné les détails à ceux que ça intéressait. Le stress a monté jusqu'à mon hospitalisation. Je suis rentrée morte de trouille malgré les propos rassurants car je sais d'expérience que tout peut arriver.

Installée dans une chambre simple, agréable, vue sur forêt, calme et tranquille en bout de couloir. Accueil dynamique et chaleureux du service chirurgie. Toutefois pas rassurée de retourner à la radio pour le repérage et la pose du harpon. Heureusement j'ai eu affaire à la même radiologue depuis le début qui est très bien. Je les connais déjà puisque j'ai eu l'occasion de travailler dans ce service en qualité d'ASH pendant 6 mois en attendant d'intégrer une formation ailleurs. C'était 2 ans auparavant juste avant de passer une mammographie vierge de tumeur. Mais aujourd'hui c'est différent, je suis revenue en patiente. Les gestes techniques ont été parfaits, les filles adorables et toujours humaines et pédagogues. Pas de problème, j'avais mon harpon.

Je préfère passer sur mon état d'esprit impatient, injuste, ma manière de parler sèche et désagréable. Les établissements de santé, j'en ai un souvenir affreux d'il y a longtemps, n'étant jamais malade ou presque depuis 28 ans. Le personnel infirmier a pris enfin pas tout le monde. La communication se veut aidante mais elle est inadaptée et maladroite, je suis peut être exigeante mais ça ne convient pas du tout. Personne ne donne les informations utiles d'une manière intelligente. Tout est fractionné et à contre temps.

Mon stress ne pouvait tolérer aucune erreur surtout lorsqu'on me dit bien avant que ce soit le moment que je devrais être très prudente sur mon retour à la maison, ne faire aucun effort brutal, que je devrais me faire aider. Je réponds sèchement que je vis seule, que je n'ai ni mari, ni fiancé, ni domestique, que mon fils est en pleine révision de partiels, que ma mère est âgée et que mon frère travaille de nuit. L'infirmière mal inspirée me répond, ah je vois que vous êtes mal entourée, mon sang n'a fait qu'un tour. C'est ce genre de propos qui n'aide pas à se détendre. Malgré mes contrariétés légitimes, j'ai obéi à tout, la douche désinfectante la veille et le lendemain matin aux aurores.

Autre épisode mémorable, le mardi matin avant l'intervention, un brancardier vient me chercher avec mon lit. Surprise, je lui demande, "vous m'emmenez où" ? A la scintigraphie, personne ne m'a expliquée qu'il fallait révéler les ganglions par injection de liquide bleu pour les marquer. Le chirurgien s'en est bien gardé et pour cause. L'examen est fort douloureux, 2 injections autour du mamelon avec des aiguilles fines certes mais j'ai crié, je n'ai rien pris sur moi nulle part. Une manip aimable, l'autre non, un robot. Le médecin charmant et plein de dextérité m'a dit qu'il ne me reverrait pas, je lui ai répondu, tant mieux pour vous.

Retour à la case départ dans ma chambre, shootée avec 2 gélules pour me calmer avant l'opération. Peine perdue, j'ai "séché" pendant plus de 2 heures dans ma chambre et, descendue au bloc encore mise au garage. Pas le temps de m'ennuyer, une vraie usine, je n'ai jamais croisé autant de monde que pendant ce séjour (je n'avais jamais été opérée à l'hôpital).

Enfin on daigne me prendre en charge, je fais remarquer le retard, le chirurgien a eu un empêchement. Prise en charge par les anesthésistes, un garçon, une fille très sèche. Comme je pratique l'humour, je me suis défoulée sans réserve. Insupportable les questions récurrentes, toujours les mêmes partout où l'on passe, c'est à croire que les informations ne passent pas entre services. Tout m'a exaspérée. Pour me détendre, elle m'a demandée ma profession, je lui répondu qu'elle n'avait pas besoin de le savoir pour m'endormir.

Finalement, silence radio pendant 1h30 jusqu'à mon réveil encadrée par 2 jeunes charmants qui ont pu constater que je n'avais pas perdu mon humour. Réveil nickel, esprit clair sans nausée, génial. La pression est tombée, j'étais plus légère. Je craignais par dessus tout d'être dans un état comateux et de vomir mais j'ai pu constater que les produits ont fait un bond fantastique. Réveil impeccable, en pleine forme, les neurones à fond pour le plus grand malheur des infirmières. Prise de tension 6 fois par jour, la nuit, à poil très souvent, je n'en pouvais plus. Très bon appétit malgré la nourriture médiocre. J'ai bien dormi malgré le réveil nocturne obligatoire (bon matelas et bon oreiller).

J'ai quand même eu des appels de mes proches, des messages, la visite de mon fils donc pas si mal entourée que ça. Moral très bon mais tant que je suis entre les mains des autres et pas en pleine possession de mes moyens, je suis comme un lion en cage. J'ai tenté à maintes reprises de le faire comprendre à tout le monde, en vain. Diagnostiquée en détresse profonde, on m'a proposé le psychologue dédié aux malades de l'hôpital que j'ai vigoureusement refusé. Proposition non adaptée.

Enfin bref, visite du médecin le lendemain, examen du "chantier". Bonne tension, pas de douleur suspectes. Apte au départ. J'ai exprimé tout haut ma satisfaction avec des mises gardes réitérées de prudence dans ma gestuelle au quotidien. Seule l'infirmière de la première nuit plus fine m'a mise en garde contre l’œdème dû à un usage intensif du côté opéré mais sans plus alors que c'est par là qu'il faut commencer. Dire ce qu'on risque au pire si on fait preuve d'imprudence.

Je suis rebelle mais pas inconsciente, je n'ai pas envie de retourner les voir avec un lymphœdème (j'ai aussi fait des recherches là dessus) donc je sais exactement à quoi m'en tenir et comment le reconnaître. Rien du côté de l'hôpital, on a préféré me laisser dans l'ignorance de ce phénomène post opératoire propre aux opérées du sein

J'ai quand même pu remettre à sa place l'infirmière pénible au moment du pansement final et du bandage compressif de dernière minute dont j'ignorais également la nécessité. Il faisait une chaleur à crever mercredi, ce déguisement n'a pas été pour me calmer.
Elle ne comprenait pourquoi je leur en voulais, mais je lui ai dit que ça n'avait rien de personnel, que j'étais toujours dans cet état dans ces circonstances. Elle voulait que je respire profondément pour m'enlever le drain du sein. Je lui ai opposé que je n'étais pas aux ordres, elle était outrée, je lui ai dit " faites votre boulot et ne faites pas de psychologie avec moi ça ne sert à rien". Elle voulait m'aider, j'ai répondu qu'on n'aide pas les gens contre leur gré, si j'ai mal, je crierai. Perturbée par mes réactions elle appréhendait, finalement les 15 cm de tuyau ont été retirés sans la moindre douleur.

Bandage posé en râlant mais toujours dans l'humour de mon côté pris avec susceptibilité mais peut être que j'y suis allée un peu fort ? Certains manquent vraiment d'humour dans ce milieu. Ils se prennent beaucoup trop au sérieux. Le pouvoir sur les malades le plus souvent dociles ou diminués les empêchent de se remettre en question (l'infirmière a dû me l'avouer).

Retour à la maison bienfaisant. Je me sens parfaitement bien physiquement et moralement. Bien sûr, je ne peux oublier que je suis balafrée, une entaille de 3 cm horizontale dans la partie supérieure et une sous l'aisselle pour le ganglion sentinelle.

Mon fils et sa copine m'ont aidée à faire mes courses. Le lendemain, je suis allée à la sécu donner mon arrêt maladie. Aujourd'hui, je surfe sur le net, je lis et j'écris. Je me débrouille seule mais j'y vais doucement, le ménage attendra que je cicatrise.

Ce matin l'infirmière libérale est passée m'enlever le bandage compressif, le sein est de toutes les couleurs. Rendez vous avec le chirurgien dans 1 mois. J'espère que tout sera OK. Avant lui, RV avec le radiothérapeute, encore un épisode sûrement très contrariant mais cette fois-ci pas de surprise pénible, j'ai tout lu sur ce traitement.

Voilà un compte rendu un peu lourd mais je vous assure que le temps m'a paru interminable de lundi à mercredi. Depuis que je suis chez moi, je revis.







Il y a des jours...   [200144] posté le 24/05/2013 21:44:00 par pao,
Il y a des jours où elle se dit qu'avec ça aussi, elle joue. Et elle triche. Mal, comme toujours.

Des moments où elle veut croire que ce sera sa chance, celle qu'elle attendait quand elle était immobile. Mais elle l'est toujours. Suspendue dans l'air, comme ces minuscules particules qu'elle surprend parfois. Comme elles, transparente. Comme elles, en apesanteur... l'impression de flotter. Elle perd parfois le fil, souvent la boule, mais toujours lui revient cette promesse faite à rien. Il y longtemps. Celle de vivre, quoi qu'il arrive, tant que restera quelqu'un à qui elle manquerait.

Alors elle continue. Elle joue, comédienne des rires et de l'auto-dérision, celle qui triche quand elle voudrait tant être vraie, au moins un peu, au moins le temps d'un soupir. Mais comment leur dire qu'au fond de chacun de ses sourires se cachent la fatigue, la lassitude, l'envie de tout laisser en plan, de s'enfuir. Loin. Et puis, au-dessus de tout, la peur qui plane parfois, jamais plus de quelques minutes, jamais suffisamment bas pour l'anéantir.

Mais peut-être que là aussi, plus qu'ailleurs, elle triche. Elle la connait depuis si longtemps, cette fichue trouille, qu'elle lui parait familière, même à présent qu'elle a changé de visage, à présent qu'elle la porte en elle. Elle en connait les moindres dédales, elle sait ses pièges et ses mirages, mais aussi ses faiblesses et comment en tirer parti. Comment s'en tirer, elle.

Alors certains jours, elle veut y croire. Croire à cette chance qui s'offrira à elle, quand tout "ça" sera fini. Quand elle passera de la lettre K à celle qui s'envole, toute en ailes pour la transporter loin. Ailleurs. Passer de l'immobilité de l'apesanteur à l'ivresse et la liberté du vol...
kamelote   [199897] posté le 20/05/2013 19:20:00 par coco63,
C'est beau............
Trés belle plume
La vie est belle : c'est la phrase qui me caractérise
Bisettes
Conquête !   [199895] posté le 20/05/2013 17:47:00 par kamelote,
La vie est belle,
le soleil est chaud, il brille et nous illumine,
la nature pousse et se fait toujours une place,
l'eau nous rafraîchit et nous désaltère à notre gré,
tout est beau !
tout pourrait être bon...
Si on voulait... si on savait...
La vie est belle, elle est pleine d'énergie, de force et de conquêtes.
Le soleil, même quand il est derrière les nuages continue à briller, à réchauffer et à tenter de nous illuminer,
la nature est une force extraordinaire qui se bat et tente toujours de revenir, même à travers quelques fissures de béton, même entre deux pierres dans des climats secs et chauds une petite graine peut éclore grâce à un petit tas de poussière...
L'eau que nous souillons avec des produits si dangereux continue à couler, à se former en pluie à se filtrer pour nous préparer des réserves dans les nappes phréatiques, l'eau est là, elle est une source de vie et elle a un cycle permanent merveilleux
Tout est beau !
Et en nous, quand le mal frappe, quand la maladie sévit, on peut se battre, combattre aidé par des traitements qui perturbent notre équilibre mais qui nous permettront de vaincre et de renaître, certainement différent, parfois affaibli, mais de continuer à vivre !!!
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