[07/07/2008]

Un beau livre pour parler du cancer aux enfants

Source : LibéLyon
C'est un livre pudique et drôle, qui raconte le cancer avec des mots très simples, qui dédramatise sans rien occulter. Il . Il a été écrit par Cécile Faÿsse, Lyonnaise de 38 ans qui a appris au printemps 2003 qu'elle avait un cancer du sein. « Je me suis sentie moins perdue d'avoir un cancer que d'avoir à le dire à mes parents et mes enfants, raconte-t-elle. Moi qui aime les livres, je n'en ai trouvé aucun pour m'aider à le dire ». Elle a donc écrit ce petit album, pour des enfants dont la maman viendrait d'apprendre qu'elle a un cancer. Il reprend chaque étapes de la maladie, depuis l'annonce du cancer, jusqu'au duvet qui repousse sur la tête, annonçant le printemps...

Le livre s'adresse directement au jeune lecteur, avec humour. D'abord le diagnostic, l'inquiétude, et les relations avec les proches qui se transforment. Elle rassure pour ceux qui culpabilisent : le cancer, ça vient pas quand les enfants sont fatiguants. Puis la chimiothérapie, racontée sans façon: « L'infirmière m'injecte différents produits dans un site implantable sous la peau (un lexique explique tous les termes). Dans la seringue, il y a un produit rouge qui fait faire pipi rouge, fait tomber les cheveux, donne mal au coeur, fait rougir à la peau. Lorsque j'aperçois la seringue, je vois rouge. Mes amis pensent que j'ai bonne mine. Ça m'énerve ! »

Puis les cheveux qui tombent, le moment délicat où l'on rase la tête. Elle qui pleure et cela libère la parole des autres. Le choix de la perruque, avec sa fille. Et puis la mort du chat Ulysse, pendant l'été 2003, en pleine chimiothérapie. L'enterrement dans le jardin qui permet de parler de la mort, de l'absence, du vide après l'absence. Les angoisses muettes des enfants, après coup: « On m'avait dit que tu ne reviendrais pas parce que tu serais morte. » Et finalement l'ablation du sein, racontée très simplement. Les médecins qui dessinent sur son corps la partie qu'ils enlèveront. Son compagnon qui murmure: « Lorsque je vais poser ma tête sur ton torse, je serai plus près de ton coeur ». Et enfin, pour Noël, le duvet qui repousse, « doux comme un poussin », rassure les enfants, annonce le retour à la vie, la légèreté d'être guéri.

Le livre est illustré par Yveline Loiseur, photographe et plasticienne avec qui Cécile Faÿsse animait un atelier d'arts plastiques pour enfants, avant sa maladie. Elle a créé des petits personnages en fils de scoubidou, en tissu rigide et en perles. Un univers un peu froid, comme pour mettre l'émotion à distance, suggérer avec pudeur. L'ombre du loup au moment du diagnostic. L'empreinte d'un corp découpé dans un tissu, pour l'ablation.

Le livre est présentée ce soir au centre anti-cancéreux Léon Bérard, à Lyon. Tiré à 10.000 exemplaires, il est destiné à des oncologues, des centres de traitement du cancer. Il sera remis en main propre aux mères qui découvrent le diagnostic, si elle le souhaitent. Pour les laisser moins démunies. Cécile Faÿsse voulait un sponsor pour financer l'opération. Elle a trouvé Any d'Avray. Un perruquier.

Ol.B.
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