[10/03/2013]

Cancer du sein : une opération inédite en France, réalisée en région parisienne

Source : Information Hospitalière
Le Centre hospitalier Sud-francilien de Corbeil-Essonnes a été le théâtre, le mois dernier, d’une opération hors du commun pratiquée sur une femme de 53 ans atteinte d’un cancer du sein à un stade avancé. Afin de soigner cette patiente et améliorer ses chances de survie, les chirurgiens ont procédé à une intervention jamais réalisée en France : associer ablation et reconstruction du sein à un transfert de ganglions vascularisés. 10 jours après l’opération, la quinquagénaire se porte comme un charme et serait en voie de guérison…

En France, la tumeur des glandes mammaires est la première cause de décès par cancer chez la femme. Actuellement, plus 53 000 de nos concitoyennes seraient touchées chaque année, et un peu moins de 12 000 succomberaient des suites de cette maladie. La plupart des spécialistes estiment qu’au cours de sa vie, une femme sur huit sera frappée par un cancer du sein. C’est un fait : la fréquence de ce type de tumeur dans les populations occidentales ne cesse d’augmenter. En cause, plusieurs facteurs tels l’alimentation, la sédentarité, et le vieillissement de la population. Actuellement, il existe plusieurs traitements pour lutter contre cette maladie. Toutefois, la garantie d'un meilleur taux de survie dépend d'une démarche quasiment incontournable : le dépistage précoce.

Dans le cas de cette patiente francilienne de 53 ans, les médecins étaient face à un dilemme. Une biopsie a permis de montrer que le cancer dont elle souffrait, était à un stade avancé. « Dans ce type de situation, explique Benoît Ayestaray, responsable de l’unité de chirurgie plastique et reconstructrice du Centre hospitalier Sud-francilien de Corbeil-Essonnes, nous procédons à la mastectomie et nous retirons les ganglions de l’aisselle, car ils peuvent aussi être envahis. Or, le fait d’enlever ces ganglions et d’être soumis à de la radio-chimiothérapie peut favoriser la survenue d’un lymphœdème : le bras se met à gonfler, il devient plus lourd, avec des infections possibles. »

Si l’intervention permet de retirer les cellules cancéreuses et d’améliorer les chances de survie de la patiente, les effets secondaires peuvent être difficiles à supporter et causer un véritable handicap dans la vie quotidienne. Alors que sa main augmente de volume, la femme opérée perd la sensibilité dans les doigts.
Afin d’éviter ces désagréments à sa patiente, le chirurgien, en accord avec ses collègues, a décidé de pratiquer une reconstruction associée à un transfert ganglionnaire vascularisé. Cette intervention dont il a eu l’occasion d’apprendre la pratique à l’université de Tokyo (Japon) auprès du professeur Koshima, est répandue en Asie et aux Etats-Unis, mais rare en Europe, et n'avait jamais été réalisée en France.

Dans une première phase, les chirurgiens ont prélevé de la peau et de la graisse abdominales pour refaire un sein, puis, dans une seconde phase, ils ont récupéré les vaisseaux nourrissant cette peau. Ils les ont ensuite branchés, sous microscope, aux vaisseaux du sein, afin de le re-vasculariser. Dernière étape de cette intervention exceptionnelle : les médecins ont retiré un ganglion abdominal qu’ils ont ensuite placé sous l’aisselle, et l’ont connecté à une petite artère. En tout, l’opération, pratiquée le 20 février dernier, a duré neuf heures et s’est passée sans incident.

Forte de ce premier succès, l’équipe médicale du tout nouveau Centre hospitalier Sud-francilien de Corbeil-Essonnes espère bien traiter de cette manière la moitié au moins des patientes dont elle a la charge…

|| Archives des news
Les impatientes : le premier réseau de femmes atteintes du cancer du sein. Pour celles qui ne veulent plus subir la médecine en étant simples patientes, pour celles qui ont envie de prendre leur santé en main, pour celles qui pensent que la vie n'attend pas : c'est ici et maintenant.
Les Impatientes sont aimablement hébergées par Agarik depuis 2001.