[11/03/2013]

Opération inédite pour un cancer du sein

Source : La Parisienne
Joëlle est entrée au Centre hospitalier Sud francilien de Corbeil-Essonnes avec un sein. Elle en est ressortie hier avec les deux et un bras en voie de guérison. Cette patiente de 53 ans atteinte d’un cancer du sein depuis avril 2011 (lire ci-dessous) a subi le 20 février une opération exceptionnelle. « Une première dans un centre hospitalier général français », explique son docteur, Benoît Ayestaray, responsable de l’unité de chirurgie plastique et reconstructrice de cet établissement.


L’intervention consistait à la fois en une reconstruction du sein de cette femme et à un transfert ganglionnaire vascularisé. « Dans les cas de stade avancé, nous procédons à la mastectomie (NDLR : l’ablation du sein) et nous retirons les ganglions de l’aisselle car ils peuvent être aussi envahis, décrit le Docteur Ayestaray. Or, le fait d’enlever ces ganglions et d’être soumis à de la radio-chimiothérapie peut favoriser la survenue d’un lymphœdème. Le bras se met à gonfler, il devient plus lourd avec des infections possibles. » A terme, la main augmente de volume et les patientes perdent la sensibilité dans les doigts. « C’est un handicap dans la vie quotidienne, continue le médecin. Et psychologiquement, ça leur rappelle leur cancer. »

Une pratique répandue en Asie et aux Etats-Unis

Pour éviter que Joëlle ne subisse cela, le médecin, accompagné de cinq autres spécialistes, a réalisé une reconstruction associée à un transfert ganglionnaire vascularisé. « Nous avons prélevé la peau et la graisse abdominales pour refaire un sein, et les vaisseaux nourrissant cette peau que nous avons branchés sous microscope aux vaisseaux du sein, développe le chirurgien. Simultanément, nous avons disséqué un ganglion abdominal, nourri par une petite artère, et nous l’avons placé sous l’aisselle. »

Une pratique que le chef de l’unité a apprise à l’université de Tokyo (Japon) auprès du professeur Koshima et qui est répandue en Asie et aux Etats-Unis, mais pas en Europe. Des risques existent : des caillots de sang peuvent se former et boucher les vaisseaux. Mais pour cette première, à Corbeil, l’opération, qui a duré neuf heures, s’est passée sans souci. Un succès pour cet hôpital qui, depuis l’ouverture d’un accueil sein, diagnostique cinq cancers du sein par semaine. L’équipe médicale espère pouvoir reproduire cette opération sur la moitié des patientes. En France, ce cancer touche 53000 femmes environ par an.


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