[20/04/2005]

Marie-Noëlle, 48 ans, opérée en février : "Quelles sont mes chances de vraiment guérir ?"

Source : Le Monde
Elle le savait en poussant la porte du cabinet de son médecin traitant. En fait, elle l'a su dès qu'elle a senti une boule, en se palpant les seins un jour de septembre 2004. Marie-Noëlle M., 48 ans, a été opérée d'un cancer du sein le 4 février, au centre hospitalier de Martigues.

Un mois plus tard, Marie-Noëlle pousse la porte du cabinet de consultation où l'attend Jacques Camerlo, à l'Institut Paoli-Calmettes de Marseille, centre régional de lutte contre le cancer. Ce médecin coordonne l'expérimentation sur le dispositif d'annonce du cancer. "On va tout reprendre et tout reformuler", annonce-t-il.


Avant de l'examiner, Jacques Camerlo lui parle de sa maladie : "Le cancer du sein est une maladie fréquente, qui touche une femme sur neuf. On peut le guérir et s'en débarrasser si on respecte différentes étapes et différents traitements." Marie-Noëlle ponctue les explications et les détails, qui tombent à profusion : "On ne me l'avait pas expliqué" ou "c'est moins drôle", lorsqu'est abordée la chimiothérapie.

Elle a manifestement beaucoup pensé à sa maladie. Certaines questions sont très concrètes : "Est-ce que je vais avoir une perruque ?" D'autres, essentielles : "Quelles sont mes chances de vraiment guérir ?"

Jacques Camerlo répond sans détour : "Le traitement que vous allez avoir va permettre de vous débarrasser de la maladie. Nous aurons tout fait pour que vous n'ayez pas besoin de nous revoir. Vous aurez plus de 70 % à 80 % de chances de ne pas récidiver."

Les deux garçons de Marie-Noëlle, âgés de 27 et 25 ans, sont parfaitement au courant, comme son époux. "Je veux que mes enfants aient la même vie, affirme-t-elle. Je ne veux pas que l'on me couve trop."

Un peu plus tard, elle confie : "Je suis inquiète de nature, surtout pour les autres." Jacques Camerlo lui rétorque : "Occupez-vous de vous d'abord. Votre vie courante, sociale, affective doit continuer normalement. Les effets secondaires du traitement sont temporaires et réversibles."


"APPELEZ-MOI"


Le médecin décrit les différentes phases du traitement de six mois qui attend Marie-Noëlle : séances de chimiothérapie tous les vingt et un jours, et ensuite radiothérapie quotidienne pendant quatre à six semaines. Il lui donne le nom des différents médecins qui interviendront. Il lui indique les différents effets secondaires possibles du traitement, et les signes qui doivent alerter, en particulier l'apparition d'une fièvre, car le traitement va sérieusement abaisser les défenses immunitaires de Marie-Noëlle. "Il va me falloir un ordinateur pour retenir tout ça", ironise Marie-Noëlle.

Après avoir récapitulé les étapes à venir sur un document intitulé "Plan théorique de traitement", qu'il lui remet, et avoir dicté devant elle la lettre pour le médecin qui l'avait adressée à la consultation, Jacques Camerlo présente à Marie-Noëlle Jean-François Cailhol.

Cet infirmier coordonne la prise en charge des femmes traitées pour un cancer du sein à l'Institut Paoli-Calmettes. "Quel que soit le problème, appelez-moi. Je vous passerai les personnes qu'il faut", précise-t-il, en lui remettant sa carte.

L'infirmier demande à Marie-Noëlle quel est le premier problème auquel elle pense. "La chute des cheveux", répond-elle aussitôt ajoutant : "Je me suis déjà renseignée pour une perruque." L'infirmier précise que les cheveux commenceront à tomber au début de la deuxième semaine de traitement. Il évoque les différents modèles de perruques et rappelle qu'une coiffeuse est disponible à l'Institut.

Deuxième sujet, les effets secondaires. Les conseils concernent la vie quotidienne : "On vous donnera des médicaments, mais on ne peut pas prévoir vos réactions. Essayez de ne pas prévoir trop de choses à faire dans les trois jours suivant la séance de chimiothérapie", insiste-t-il.

De même, évoquant l'éventualité d'une fièvre, il recommande : "Il faut que quelqu'un puisse vous amener ici 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Il faut que vous ayez le numéro de t
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